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mardi 31 janvier 2017

Djibouti plaide pour un transcontinental allant jusqu'au Sénégal


Après le démarrage de la ligne de train reliant Addis-Abeba à Djibouti, ce petit pays d’Afrique de l’Est espère maintenant une connexion avec la partie Ouest du Continent, débouchant jusqu’au Sénégal. Un projet audacieux qui vise à maximiser les échanges entre les pays du continent.
En marge des travaux du sommet de l'Union Africaine qui se déroule à Addis-Abeba, le président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, s'est entretenu samedi avec son homologue sénégalais, Macky Sall, plaidant pour la réalisation d'un projet ferroviaire qui reliera Djibouti à Dakar. Il s'agit pour le président Guelleh, de désenclaver le continent africain dans son ensemble et faciliter davantage la communication entre les Africains, rapporte dimanche l'Agence Xinhua (ADI).
« Il y a des maillons qui manquent pour l'effectivité de cette voie ferrée afin de réussir à désenclaver l'Afrique d'Est en Ouest, du Nord au Sud. Mais nous attendons beaucoup du Sénégal pour tirer une partie du continent africain », a expliqué le chef de l'Etat djiboutien.


Source:http://afrique.latribune.fr/

Déja deux millions de Sénégalais inscrits pour la carte d’identité CEDEAO

Premier pays à avoir lancé la carte d'identité commune à la CEDEAO, le Sénégal annonce aujourd'hui avoir inscrit près de 2 millions de personnes. Pourtant malgré la satisfaction affichée par Dakar, les autorités sénégalaises ont encore du mal à accorder inscription et confection d'une carte qui devrait permettre d'achever l'intégration au sein des 15 pays membres de cet espace sous régional. Détails
Les Sénégalais sont très enthousiastes à l'idée de se doter de la carte nationale d'identité biométrique de la Cedeao. C'est ce qui ressort des chiffres des inscriptions dévoilés par la Direction de l'automatisation du fichier(DAF), un démembrement du ministère de l'Intérieur sénégalais. Près de 2 millions de Sénégalais se sont inscrits pour obtenir cette carte d'identité, synonyme de liberté de circuler librement sans visa ni autre document dans les 15 pays qui composent l'espace sous régionale de la CEDEAO.
Lancé le 4 octobre 2016 par le président Macky Sall pour le Sénégal (premier pays à franchir le pas), la confection des cartes biométriques fait partie d'un vaste mouvement de la Cedeao de renforcer l'intégration de l'ensemble régional ouest-africain. Dans ce cadre, la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), créée en 1975, avait annoncé comme mesure, la création d'une carte d'identité biométrique commune aux 320 millions d'habitants vivant dans les 15 pays qui la composent.
La carte, équipée d'une puce contenant les filiations et informations biométriques de son détenteur, devrait être un tout en un. En effet, cette seule carte pourra faire office, au sein de la Cedeao, de carte d'identité, de carte de santé, de permis de conduire... Elle permettrait aux Etats d'avoir un fichier centralisé des habitants de l'espace Cedeao et de gérer ensemble une stratégie de gestion des flux humains au sein de l'espace.

2 millions d'inscrits mais loin du compte !

Jusque-là, le Sénégal est le premier pays à avoir mis en place les structures pour un démarrage effectif de la confection des cartes d'identité CEDEAO. Le pays ouest-africain a réussi à enrôler 2 millions de ses citoyens entre octobre 2016 et janvier 2017. Prévues pour prendre fin en avril 2017, les opérations d'enrôlement pour les nouvelles cartes devraient permettre d'atteindre la barre symbolique des 4 millions d'inscrits pour une population sénégalaise estimée à près de 14 millions de personnes, selon les projections de la DAF.
« Au plus tard fin avril, nous devrions terminer l'enrôlement des Sénégalais. Nous avons encore 2 mois et demi voire 3 mois pour cette opération. Si aujourd'hui nous avons pu atteindre 2 millions de personnes enrôlées, nous sommes en droit d'espérer atteindre les 4millions de personnes d'ici la fin de l'opération », s'est réjoui Ibrahima Diallo, le directeur général de la DAF lors d'une rencontre avec la presse sénégalaise.
Cependant, sur le terrain, l'enthousiasme des demandeurs de carte ne rime pas toujours avec efficience du service. Toujours selon les chiffres de la DAF, 350.000 nouvelles cartes seulement ont été effectivement confectionnées soit un de 17,5%. Le Sénégal est donc loin du compte même avec ses 45 commissions administratives installées dans les préfectures du pays sans compter celles des sous-préfectures, des communes et les missions itinérantes pour enrôler les Sénégalais de la diaspora.
Le mouvement de confection des cartes devrait également débuter dans les autres pays* de l'espace Cedeao, encore à la traîne.
*Les pays membres de la CEDEAO : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.
 

Source:http://afrique.latribune.fr/

Mohammed VI : « Nous avons choisi de retrouver la famille, une famille que nous n'avons jamais véritablement quitté »

Au lendemain de l’admission du Royaume au sein de l’Union Africaine (UA), le Roi Mohammed VI, a prononcé un discours devant la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation continentale. Une première pour le souverain marocain qui a profité de l’occasion pour adresser un message de solidarité à l’égard des autres pays et aussi rappeler les défis prioritaires pour l’Afrique ainsi que le rôle actif qu’entend jouer son pays en matière d’intégration et de développement du continent.

Le 28e  Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine (UA) dont  les travaux prennent fin ce 31 janvier à Addis Abeba en Ethiopie restera à jamais gravé dans les annales de l'histoire marocaine. Trois décennies après avoir quitté l'organisation continentale en raison du différend sur le Sahara, le Maroc a en effet retrouvé son siège au sein de la grande famille africaine. « Une entrée par la grande porte » selon le roi Mohammed VI qui a prononcé un important et tout aussi historique discours, puisque c'est le premier du genre, devant la Conférence des Chefs d'Etats et de gouvernement de l'UA. La veille, la demande d'admission du Royaume au sein de l'organisation a reçu un avis favorable de la part des dirigeants africains, à l'issue d'une session à huis-clos assez tumultueuse en raison de l'opposition de certains pays à accéder à la requête marocaine, notamment l'Algérie et l'Afrique du Sud.
« Il est beau, le jour où l'on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l'on porte son cœur vers le foyer aimé ! L'Afrique est mon continent, et ma maison »

Moments d'intenses émotions

Trente trois années donc après la fameuse phrase de divorce prononcé par Ahmed Réda Guédira le conseiller du défunt Hassan II, « le moment est venu de vous dire adieu », c'est Mohammed VI en personne qui a officiellement acté le retour du Maroc  au sein de l'organisation panafricaine. Avec des termes empreints de solennité pour certainement marquer l'évènement qui a été largement suivi minute par minute au  Maroc et où l'euphorie  a atteint son paroxysme au moment où Mohammed VI,  prenant place au siège désormais réservé à son pays,  a versé des larmes d'émotion. Des moments rares immortalisés par des images qui ont vite fait de faire le tour du web et qui témoignent de l'aspect personnel pour Mohammed VI de la consécration de ce retour au sein de la famille africaine, lui dont le tropisme africain est le moins que l'on puisse dire, une véritable passion comme il l'a d'ailleurs régulièrement mis en contexte.
M6
« Je rentre enfin chez Moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m'avez tous manqué »
 A la clôture du sommet, le nouveau président en exercice de l'UA, le chef d'Etat guinéen Alpha Condé n'a pas manqué d'ailleurs de reconnaître que "le Roi du Maroc a parlé avec son cœur".
Dans son intervention, le souverain marocain a estimé, de prime abord, que le « soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur » qui unit le Maroc et les autres pays du continent.  Cette marque de reconnaissance de Mohammed VI à l'endroit de ses pairs africains n'est pas fortuite puisque l'accueil réservé au Royaume au sein de l'institution intervient avant même la finalisation des formalités juridiques et protocolaires, au terme desquelles le Royaume pourra effectivement siéger  de nouveau au sein des différentes instances de l'organisation. «  J'ai tenu à faire d'ores et déjà, ce déplacement et à m'exprimer devant vous » a souligné le roi du Maroc, présent à Addis Abeba depuis vendredi dernier, et qui a eu l'honneur d'assister à la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de la commission de l'Union.

Le Maroc absent de l'UA mais présent en Afrique

 « Il est l'heure de rentrer à la maison » a réitéré Mohammed VI qui n'a pas manqué de revenir sur le retrait du Royaume de l'organisation dans sa version première c'est-à-dire l'Organisation de l'unité africaine (OUA), ancêtre de l'UA. « Le retrait de l'OUA était nécessaire » a justifié le souverain marocain ajoutant toutefois qu' il a permis de recentrer l'action du Maroc dans le continent et surtout « de mettre aussi en évidence combien l'Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l'Afrique ». Du reste, a-t-il poursuivi, ce retour au sein de la famille africaine qui a été sollicité par plusieurs pays amis, intervient après une réflexion assez mûrie selon Mohammed VI pour qui le Maroc n'a d'ailleurs véritablement pas quitté l'Afrique en dépit de son retrait de l'organisation continentale.

Coopération agissante

L'occasion pour le souverain marocain de revenir sur l'évolution de la coopération entre le Maroc et les pays africain depuis son accession au pouvoir, au tournant des années 2000. « Malgré les années où nous étions absents des instances de l'Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous » a souligné le souverain qui a mis en exergue « les relations bilatérales fortes » qui ont ainsi été développées de manière significative depuis  2000 avec près de 949 accords signés en moins de deux décennies alors qu'ils n'étaient que de 515 entre 1956 et 1999.
Le souverain marocain n'a pas manqué d'appuyer ses déclarations avec son engagement personnel dans cette dynamique qui vise à donner « une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions du continent ». Avec 46 visites dans 25 pays africains en 18 ans de règne, Mohammed VI a particulièrement insisté sur les aspects des projets stratégiques communs engagés avec plusieurs pays Il s'agit notamment de la formation avec des milliers de bourses accordés par le Maroc à des ressortissants africains mais aussi des projets stratégiques d'envergure dont le projet de « gazoduc Africain Atlantique » avec le Nigéria pour un marché régional de l'électricité en Afrique de l'Ouest ou la construction d'unités de production de fertilisants avec le Nigeria et l'Ethiopie, afin d'améliorer la productivité agricole et favoriser la sécurité alimentaire
Le souverain marocain a mis un accent particulier sur l'impact de ces projets structurants et créateurs de richesses, qui s'ajoutent à tant d'autres tout aussi important en cours d'exécution dans bon nombre de pays africains,  et qui permettront entre autre, « l'amélioration de la compétitivité économique et  l'accélération du développement social ».

Défis africains de l'heure

Dans la même lancée, il a mis en exergue la vision qu'il porte sur la coopération sud-sud en revenant sur les nouveaux défis auxquelles le continent fait face et qu'il se doit de relever. C'est le cas pour ce qui est de la sécurité alimentaire et partant l'adaptation au changement climatique avec « l'initiative Triple A » que le Maroc a initié et qui a déjà été rejointe par plus de 30 africains. «L'initiative triple A vise à lever un financement plus important au profit de l'Adaptation de la petite Agriculture Africaine; elle accompagnera également la structuration et l'accélération de projets agricoles » a-t-il annoncé rappelant qu'elle a été d'ailleurs un des axes forts, du Sommet africain de l'action qui a été organisé par le Maroc en marge de la COP 22.
« Ce ne sont ni le gaz, ni le pétrole qui satisferont les besoins alimentaires de base ! Or, le grand défi de l'Afrique n'est-il pas sa sécurité alimentaire ? »
L'intervention du souverain marocain a également porté sur les questions de paix et de sécurité, un domaine où selon le roi, le Maroc a été « toujours été présent, lorsqu'il s'est agi de défendre la stabilité du continent ». Participation aux opérations de paix dans plusieurs pays du continent, médiations dans plusieurs Etats à l'occasion de différents conflits politiques ou nouvelle politique marocaine de gestion migratoire, Mohammed VI n'a pas lésiné sur les arguments concrets pour démontrer que sa présence n'a jamais été aussi forte que durant ces dernières années et qu'en dépit de son absence dans les instances de l'UA, l'Afrique a été, ces dernières années, au cœur de sa politique étrangère.
Conscient d'ailleurs du fait que certains y trouveront à redire à la stratégie marocaine dont Mohammed VI a toujours défendu qu'elle est loin d'être une tactique,  le roi a tenu à annoncer les couleurs et à faire la part des choses.
« Certains avancent que, par cet engagement, le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique. Je leur réponds que c'est à l'Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership ».
« Loin de nous, l'idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l'insinuer ! » a tenu à rassurer Mohammed VI allant jusqu'à formuler un pari sur la contribution du Maroc à l'édification d'une nouvelle Afrique conforme aux aspirations de ses citoyens. « Vous le constaterez : dès que le Royaume siégera de manière effective, et qu'il pourra apporter sa contribution à l'agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l'avant ».
Surfant sur la vague des engagements et des ambitions marocaines, le souverain marocain n'a pas d'ailleurs manqué de regretter la panne que connait l'intégration maghrébine à travers l'Union du Maghreb Arabe (UMA) estimant, sur cette question que « l'élan mobilisateur de l'idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50, se trouve trahi ». Tout le contraire de la dynamique que connait les autres organisations d'intégration sous régionale comme la CEDEAO que le souverain marocain a explicitement pris comme exemple dans son discours.

Afro-optimisme et discours anti-colonial

« Il est temps que les richesses de l'Afrique profitent à l'Afrique »
Dans la droite ligne de son discours d'Abidjan prononcé en 2015 et dans lequel il appelait « l'Afrique a faire confiance à l'Afrique », Mohammed VI a profité de la tribune de l'UA pour plaider de nouveau à ce que le continent s'assume face à ses propres responsabilités. « Nous devons œuvrer afin que notre terre, après avoir subi des décennies de pillages, entre dans une ère de prospérité » a-t-il souligné estimant, par ailleurs que même si le colonialisme n'est pas la seule cause des problèmes de l'Afrique, « ses effets néfastes perdurent ».
« L'Afrique est aujourd'hui dirigée par une nouvelle génération de leaders décomplexés. Ils œuvrent en faveur de la stabilité, de l'ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations. Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d'être « notés » ou évalués par l'occident ».
En chantre de l'anticolonialisme, comme il a pris l'habitude ces derniers temps dans différents messages, le souverain marocain a par exemple soutenue avec force que « l'Afrique peut et doit valider elle-même ses processus électoraux, et cautionner ainsi le choix libre de ses citoyens ». La raison est évidement simple puisque  le continent dispose des outils de régulation et des institutions judiciaires,  des organismes  qui pourraient, le cas échéant, être renforcés.
Faisant preuve d'un afro-optimise qui n'est pas sans rappeler un certain Paul Kagamé, lequel n'hésitait pas à tirer à boulet rouge sur les puissances occidentales, le souverain marocain s'est inscrit dans la même tendance en montrant par exemple la limite ainsi que la faillite du modèle de développement que certaines pays dits développés veulent imposer au continent. « Depuis plusieurs années, le taux de croissance de certains pays du Nord ne dépasse pas celui de certains pays africains » a fait constater le Roi du Maroc s'appuyant qui s'est, en outre appuyé sur la faillite de leurs sondages qui « révèle combien ils ont perdu toute capacité de comprendre les aspirations de leurs peuples ».
"Pourtant, ces pays à la situation sociale et économique défaillante, au leadership faiblissant s'arrogent le droit de nous dicter leur modèle de croissance ! » s'est exclamée Mohammed VI pour qui « ces agissements relèvent plutôt de l'opportunisme économique ».
Pour Mohammed VI,  « la considération et la bienveillance accordées à un pays ne doivent plus dépendre de ses ressources naturelles et du profit qu'on en espère». Dans un Africa Center où plus que jamais règne une ambiance lourdement imprégnée d'adresse anti-impérialiste et d'afro-optimisme assumé, le discours du souverain marocain a été longuement ovationné et pour une première sortie devant la tribune africaine, le message de Mohammed VI marquera sans aucun doute les esprits comme en témoigne les commentaires qui ont suivi en particulier sur les réseaux sociaux.
Il est vrai qu'ils ne sont pas légions, les dirigeants africains qui occultent tout complexe pour dire tout haut, ce qu'ils pensent tout bas et qui cristallisent l'essentiel de ce que pense actuellement et largement l'opinion africaine. Fort heureusement, cette dernière se trouve de plus en plus de nouveaux porte-flambeaux animés d'une forte volonté de porter haut le message de l'Afrique, à l'image de cette « nouvelle génération de dirigeants africains décomplexés » qu'évoquait justement Mohammed VI.