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lundi 6 février 2017

Idriss Deby s'insurge contre la politique de l'Occident

Idriss Déby Itno, président du Tchad, le 18 janvier, à N’Djamena. © Vincent Fournier/JA
Chaos en Libye, enjeux sécuritaires autour du lac Tchad, crise pétrolière ou encore franc CFA. Le président tchadien livre un état des lieux sans concession de son pays et des relations entre Europe et Afrique.
Vingt-six ans d’apprentissage, jusqu’au brevet de pilote militaire, vingt-six ans à la tête du Tchad et, entre ces deux quarts de siècle, onze années à faire la guerre contre Kadhafi d’abord, contre Habré ensuite : la vie d’Idriss Déby Itno se découpe en tranches distinctes reliées par un fil conducteur unique – le pouvoir, qu’il soit au bout du fusil ou au fond des urnes. L’homme de 64 ans qui nous rejoint en cet après-midi du 18 janvier pour une rare interview s’appuie sur une canne, accessoire récent mais épisodique puisqu’il repartira sans, y compris pour redescendre les marches du Palais.
Physiquement en forme donc, psychologiquement serein, assure-t-il, mais politiquement soucieux. Entre la chute des cours du pétrole qui met l’économie tchadienne à genoux, le front social qui craque sous les coups de boutoir des syndicats et les défis sécuritaires que font peser Boko Haram et le chaos libyen, on le serait à moins. À N’Djamena, où nombre de chantiers sont en panne sèche, où les grands hôtels sonnent creux, où les check-points se sont multipliés depuis les attentats terroristes de 2015, la vie quotidienne est dure, et le climat tendu.
As de la diplomatie militaire et maillon fort du dispositif antijihadiste mis en place au Sahel par la France et les États-Unis, avec qui il partage une communauté d’ennemis, « IDI » doit faire face à la plus grave crise financière qu’ait connue le Tchad depuis quinze ans. Il s’en explique ici, sans langue de baobab ; quitte à ce que ses propos ne fassent pas que des heureux – ce dont il ne semble pas se soucier outre mesure.
Jeune Afrique : Votre mandat de président de l’Union africaine (UA) s’achève avec le sommet d’Addis-Abeba. Mission accomplie ?
Idriss DÉby Itno : Ce n’est pas à moi de le dire, mais aux Africains. Ils jugeront si cette mission difficile, importante, complexe a été menée avec succès ou non. En ce qui me concerne, j’ai le sentiment d’avoir fait ce que j’ai pu et ce que j’ai dû.
Un peu de sens de la solidarité et du partage à l’africaine ferait beaucoup de bien à l’Europe. »
Parmi les dossiers non encore résolus que vous transmettez à votre successeur, celui de la Libye est sans doute le plus problématique. Considérez-vous que ce pays représente toujours une menace de sécurité majeure pour la région ?
La Libye de Mouammar Kadhafi a joué un rôle exemplaire dans la construction de l’unité africaine, et sa disparition a généré un grand désordre interne dont les Africains, comme chacun le sait, ne sont pas responsables. Résultat, un pays sans État où les gens s’entre-tuent et un incubateur du terrorisme et des trafics en tout genre. Depuis 2011, tous les pays voisins de la Libye pâtissent de cette situation, et les choses n’ont pas l’air de s’arranger. Les Occidentaux, qui ont jugé utile de ne pas associer les Africains à leur projet d’assassinat de Kadhafi, continuent de nous tenir à l’écart. Nous avons donc décidé, lors du dernier sommet de l’UA à Kigali, de mettre en place un comité ad hoc dirigé par le président Sassou Nguesso.
Le Tchad a décrété, début janvier, la fermeture de sa frontière avec la Libye. Pour quelle raison ?
Jusqu’à la fin de 2016, la zone d’activité des terroristes de Daesh était pour l’essentiel concentrée assez loin des 1 100 km de frontière commune, à Syrte et dans la région de Benghazi. L’intervention des forces spéciales occidentales contre Daesh à Syrte n’a pas réglé cette menace, elle l’a déplacée depuis la côte méditerranéenne jusqu’à la région de Koufra au sud, à 200 km du Tchad, où les terroristes se regroupent. D’où notre décision de fermer et de renforcer notre frontière en multipliant par deux nos effectifs sur zone, ce qui, soit dit en passant, implique un coût financier important qui s’ajoute à celui que le Trésor public supporte déjà depuis cinq ans, le tout dans un contexte économique pour le moins morose.

mardi 31 janvier 2017

Mohammed VI : « Nous avons choisi de retrouver la famille, une famille que nous n'avons jamais véritablement quitté »

Au lendemain de l’admission du Royaume au sein de l’Union Africaine (UA), le Roi Mohammed VI, a prononcé un discours devant la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation continentale. Une première pour le souverain marocain qui a profité de l’occasion pour adresser un message de solidarité à l’égard des autres pays et aussi rappeler les défis prioritaires pour l’Afrique ainsi que le rôle actif qu’entend jouer son pays en matière d’intégration et de développement du continent.

Le 28e  Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine (UA) dont  les travaux prennent fin ce 31 janvier à Addis Abeba en Ethiopie restera à jamais gravé dans les annales de l'histoire marocaine. Trois décennies après avoir quitté l'organisation continentale en raison du différend sur le Sahara, le Maroc a en effet retrouvé son siège au sein de la grande famille africaine. « Une entrée par la grande porte » selon le roi Mohammed VI qui a prononcé un important et tout aussi historique discours, puisque c'est le premier du genre, devant la Conférence des Chefs d'Etats et de gouvernement de l'UA. La veille, la demande d'admission du Royaume au sein de l'organisation a reçu un avis favorable de la part des dirigeants africains, à l'issue d'une session à huis-clos assez tumultueuse en raison de l'opposition de certains pays à accéder à la requête marocaine, notamment l'Algérie et l'Afrique du Sud.
« Il est beau, le jour où l'on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l'on porte son cœur vers le foyer aimé ! L'Afrique est mon continent, et ma maison »

Moments d'intenses émotions

Trente trois années donc après la fameuse phrase de divorce prononcé par Ahmed Réda Guédira le conseiller du défunt Hassan II, « le moment est venu de vous dire adieu », c'est Mohammed VI en personne qui a officiellement acté le retour du Maroc  au sein de l'organisation panafricaine. Avec des termes empreints de solennité pour certainement marquer l'évènement qui a été largement suivi minute par minute au  Maroc et où l'euphorie  a atteint son paroxysme au moment où Mohammed VI,  prenant place au siège désormais réservé à son pays,  a versé des larmes d'émotion. Des moments rares immortalisés par des images qui ont vite fait de faire le tour du web et qui témoignent de l'aspect personnel pour Mohammed VI de la consécration de ce retour au sein de la famille africaine, lui dont le tropisme africain est le moins que l'on puisse dire, une véritable passion comme il l'a d'ailleurs régulièrement mis en contexte.
M6
« Je rentre enfin chez Moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m'avez tous manqué »
 A la clôture du sommet, le nouveau président en exercice de l'UA, le chef d'Etat guinéen Alpha Condé n'a pas manqué d'ailleurs de reconnaître que "le Roi du Maroc a parlé avec son cœur".
Dans son intervention, le souverain marocain a estimé, de prime abord, que le « soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur » qui unit le Maroc et les autres pays du continent.  Cette marque de reconnaissance de Mohammed VI à l'endroit de ses pairs africains n'est pas fortuite puisque l'accueil réservé au Royaume au sein de l'institution intervient avant même la finalisation des formalités juridiques et protocolaires, au terme desquelles le Royaume pourra effectivement siéger  de nouveau au sein des différentes instances de l'organisation. «  J'ai tenu à faire d'ores et déjà, ce déplacement et à m'exprimer devant vous » a souligné le roi du Maroc, présent à Addis Abeba depuis vendredi dernier, et qui a eu l'honneur d'assister à la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de la commission de l'Union.

Le Maroc absent de l'UA mais présent en Afrique

 « Il est l'heure de rentrer à la maison » a réitéré Mohammed VI qui n'a pas manqué de revenir sur le retrait du Royaume de l'organisation dans sa version première c'est-à-dire l'Organisation de l'unité africaine (OUA), ancêtre de l'UA. « Le retrait de l'OUA était nécessaire » a justifié le souverain marocain ajoutant toutefois qu' il a permis de recentrer l'action du Maroc dans le continent et surtout « de mettre aussi en évidence combien l'Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l'Afrique ». Du reste, a-t-il poursuivi, ce retour au sein de la famille africaine qui a été sollicité par plusieurs pays amis, intervient après une réflexion assez mûrie selon Mohammed VI pour qui le Maroc n'a d'ailleurs véritablement pas quitté l'Afrique en dépit de son retrait de l'organisation continentale.

Coopération agissante

L'occasion pour le souverain marocain de revenir sur l'évolution de la coopération entre le Maroc et les pays africain depuis son accession au pouvoir, au tournant des années 2000. « Malgré les années où nous étions absents des instances de l'Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous » a souligné le souverain qui a mis en exergue « les relations bilatérales fortes » qui ont ainsi été développées de manière significative depuis  2000 avec près de 949 accords signés en moins de deux décennies alors qu'ils n'étaient que de 515 entre 1956 et 1999.
Le souverain marocain n'a pas manqué d'appuyer ses déclarations avec son engagement personnel dans cette dynamique qui vise à donner « une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions du continent ». Avec 46 visites dans 25 pays africains en 18 ans de règne, Mohammed VI a particulièrement insisté sur les aspects des projets stratégiques communs engagés avec plusieurs pays Il s'agit notamment de la formation avec des milliers de bourses accordés par le Maroc à des ressortissants africains mais aussi des projets stratégiques d'envergure dont le projet de « gazoduc Africain Atlantique » avec le Nigéria pour un marché régional de l'électricité en Afrique de l'Ouest ou la construction d'unités de production de fertilisants avec le Nigeria et l'Ethiopie, afin d'améliorer la productivité agricole et favoriser la sécurité alimentaire
Le souverain marocain a mis un accent particulier sur l'impact de ces projets structurants et créateurs de richesses, qui s'ajoutent à tant d'autres tout aussi important en cours d'exécution dans bon nombre de pays africains,  et qui permettront entre autre, « l'amélioration de la compétitivité économique et  l'accélération du développement social ».

Défis africains de l'heure

Dans la même lancée, il a mis en exergue la vision qu'il porte sur la coopération sud-sud en revenant sur les nouveaux défis auxquelles le continent fait face et qu'il se doit de relever. C'est le cas pour ce qui est de la sécurité alimentaire et partant l'adaptation au changement climatique avec « l'initiative Triple A » que le Maroc a initié et qui a déjà été rejointe par plus de 30 africains. «L'initiative triple A vise à lever un financement plus important au profit de l'Adaptation de la petite Agriculture Africaine; elle accompagnera également la structuration et l'accélération de projets agricoles » a-t-il annoncé rappelant qu'elle a été d'ailleurs un des axes forts, du Sommet africain de l'action qui a été organisé par le Maroc en marge de la COP 22.
« Ce ne sont ni le gaz, ni le pétrole qui satisferont les besoins alimentaires de base ! Or, le grand défi de l'Afrique n'est-il pas sa sécurité alimentaire ? »
L'intervention du souverain marocain a également porté sur les questions de paix et de sécurité, un domaine où selon le roi, le Maroc a été « toujours été présent, lorsqu'il s'est agi de défendre la stabilité du continent ». Participation aux opérations de paix dans plusieurs pays du continent, médiations dans plusieurs Etats à l'occasion de différents conflits politiques ou nouvelle politique marocaine de gestion migratoire, Mohammed VI n'a pas lésiné sur les arguments concrets pour démontrer que sa présence n'a jamais été aussi forte que durant ces dernières années et qu'en dépit de son absence dans les instances de l'UA, l'Afrique a été, ces dernières années, au cœur de sa politique étrangère.
Conscient d'ailleurs du fait que certains y trouveront à redire à la stratégie marocaine dont Mohammed VI a toujours défendu qu'elle est loin d'être une tactique,  le roi a tenu à annoncer les couleurs et à faire la part des choses.
« Certains avancent que, par cet engagement, le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique. Je leur réponds que c'est à l'Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership ».
« Loin de nous, l'idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l'insinuer ! » a tenu à rassurer Mohammed VI allant jusqu'à formuler un pari sur la contribution du Maroc à l'édification d'une nouvelle Afrique conforme aux aspirations de ses citoyens. « Vous le constaterez : dès que le Royaume siégera de manière effective, et qu'il pourra apporter sa contribution à l'agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l'avant ».
Surfant sur la vague des engagements et des ambitions marocaines, le souverain marocain n'a pas d'ailleurs manqué de regretter la panne que connait l'intégration maghrébine à travers l'Union du Maghreb Arabe (UMA) estimant, sur cette question que « l'élan mobilisateur de l'idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50, se trouve trahi ». Tout le contraire de la dynamique que connait les autres organisations d'intégration sous régionale comme la CEDEAO que le souverain marocain a explicitement pris comme exemple dans son discours.

Afro-optimisme et discours anti-colonial

« Il est temps que les richesses de l'Afrique profitent à l'Afrique »
Dans la droite ligne de son discours d'Abidjan prononcé en 2015 et dans lequel il appelait « l'Afrique a faire confiance à l'Afrique », Mohammed VI a profité de la tribune de l'UA pour plaider de nouveau à ce que le continent s'assume face à ses propres responsabilités. « Nous devons œuvrer afin que notre terre, après avoir subi des décennies de pillages, entre dans une ère de prospérité » a-t-il souligné estimant, par ailleurs que même si le colonialisme n'est pas la seule cause des problèmes de l'Afrique, « ses effets néfastes perdurent ».
« L'Afrique est aujourd'hui dirigée par une nouvelle génération de leaders décomplexés. Ils œuvrent en faveur de la stabilité, de l'ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations. Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d'être « notés » ou évalués par l'occident ».
En chantre de l'anticolonialisme, comme il a pris l'habitude ces derniers temps dans différents messages, le souverain marocain a par exemple soutenue avec force que « l'Afrique peut et doit valider elle-même ses processus électoraux, et cautionner ainsi le choix libre de ses citoyens ». La raison est évidement simple puisque  le continent dispose des outils de régulation et des institutions judiciaires,  des organismes  qui pourraient, le cas échéant, être renforcés.
Faisant preuve d'un afro-optimise qui n'est pas sans rappeler un certain Paul Kagamé, lequel n'hésitait pas à tirer à boulet rouge sur les puissances occidentales, le souverain marocain s'est inscrit dans la même tendance en montrant par exemple la limite ainsi que la faillite du modèle de développement que certaines pays dits développés veulent imposer au continent. « Depuis plusieurs années, le taux de croissance de certains pays du Nord ne dépasse pas celui de certains pays africains » a fait constater le Roi du Maroc s'appuyant qui s'est, en outre appuyé sur la faillite de leurs sondages qui « révèle combien ils ont perdu toute capacité de comprendre les aspirations de leurs peuples ».
"Pourtant, ces pays à la situation sociale et économique défaillante, au leadership faiblissant s'arrogent le droit de nous dicter leur modèle de croissance ! » s'est exclamée Mohammed VI pour qui « ces agissements relèvent plutôt de l'opportunisme économique ».
Pour Mohammed VI,  « la considération et la bienveillance accordées à un pays ne doivent plus dépendre de ses ressources naturelles et du profit qu'on en espère». Dans un Africa Center où plus que jamais règne une ambiance lourdement imprégnée d'adresse anti-impérialiste et d'afro-optimisme assumé, le discours du souverain marocain a été longuement ovationné et pour une première sortie devant la tribune africaine, le message de Mohammed VI marquera sans aucun doute les esprits comme en témoigne les commentaires qui ont suivi en particulier sur les réseaux sociaux.
Il est vrai qu'ils ne sont pas légions, les dirigeants africains qui occultent tout complexe pour dire tout haut, ce qu'ils pensent tout bas et qui cristallisent l'essentiel de ce que pense actuellement et largement l'opinion africaine. Fort heureusement, cette dernière se trouve de plus en plus de nouveaux porte-flambeaux animés d'une forte volonté de porter haut le message de l'Afrique, à l'image de cette « nouvelle génération de dirigeants africains décomplexés » qu'évoquait justement Mohammed VI.

mercredi 18 janvier 2017

Opinion Sur la Crise Gambienne

Cette vidéo résume de manière simple et claire l'impasse dans laquelle s'est plonge La Gambie. Apres avoir reconnu sa défaite Jammeh a finalement retourne sa veste pour désavouer la victoire de Adama Barrow. Yaya qui après avoir consenti pour une défaite et appelé son rival pour le féliciter s'est par la suite senti vise par des missiles tires de partout. Des défenseurs des droits ainsi que le parti du président nouvellement élu ont brandi la menace selon laquelle Yaya Jammeh méritait la CPI.

Le président Yahya Jammeh, défait lors des élections présidentielles de décembre dernier, refuse de céder le pouvoir à son rival, Adama Barrow. Alors que son investiture doit avoir lieu jeudi, le Sénégal et le Nigéria sont prêts à intervenir.
La grave crise politique que traverse la Gambie vire à l'affrontement. Le président Yahya Jammeh, qui refuse de céder le pouvoir à son successeur élu Adama Barrow, a décrété l'état d'urgence mardi. Mercredi, les démissions au gouvernement se poursuivaient dans ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest. Le Sénégal a lancé un ultimatum à Jammeh, et l'armée a pris position à la frontière, prête à intervenir. L'armée nigériane a également envoyé des hommes et des avions au Sénégal pour faire respecter la victoire de Barrow. De nombreux touristes et Gambiens ont quant à eux quitté le pays, craignant pour leur sécurité. 
Le Figaro fait le point.

lundi 31 octobre 2016

Méditation : guide pour débuter

La méditation apporte, en très peu de temps, calme, bien-être et recul sur notre vie. Une clé vers le bonheur qui attend d’être saisie : vous serez vite surpris par son efficacité !
  • Méditation 
  • Introduction
  • À quoi ça sert ?
  • Les fausses vérités sur la méditation
  • Débuter simplement

Introduction

Pour bien commencer l’année, parlons d’une expérience simple et fondamentale. Elle a le pouvoir de changer notre vie et c’est pour cette raison qu’elle nous fait rencontrer une des plus grandes difficultés qui soit : le faire.
En effet, la méditation permet de prendre du recul sur le quotidien, permettant d’en acquérir le contrôle. Cette prise de distance entraîne une nouvelle perception de qui nous sommes : elle fait donc peur.
La méditation requiert la volonté de faire un pas vers la découverte et le développement personnel. Si vous lisez ceci, c’est probablement que vous cherchez à accomplir cette étape.
Comme cette pratique est souvent empreinte de tout un tas de mythes qui la métamorphose en une montagne infranchissable, voici un guide simple issu de mon expérience qui vous permettra de vous y essayer en douceur.
Un conseil avant de commencer : essayez de le faire chaque jour.
Plus vous y arriverez, plus vous aurez de contrôle sur votre vie.
Si vous vous apercevez que vous ne l’avez pas encore fait, prenez une minute pour faire le minimum (voir ci-dessous au paragraphe « La méditation demande beaucoup de temps »).

À quoi ça sert ?

Commencer la journée par une courte méditation change radicalement notre façon de vivre. Avoir l’esprit apaisé par ces quelques minutes de concentration nous permet de mettre en action notre génie et nos connaissances sans même en avoir conscience.
Elle représente aussi un moment privilégié pendant lequel nous ne nous occupons que de nous.
La méditation est donc bénéfique pour le corps, par un bien-être de relaxation, pour l’esprit, par un bien-être de concentration, et pour l’âme, par le bien-être simple que nous nous offrons en la pratiquant.
Même pratiquée en milieu de journée, la méditation apporte, en très peu de temps, calme, bien-être et recul sur la situation et l’environnement, aussi stressants soit-ils.
Elle est accompagnée d’une prise de conscience de soi, de notre quotidien autant que notre personnalité. Cela permet d’accroître la perception du monde qui nous entoure ainsi que celle de notre monde intérieur.

Les fausses vérités sur la méditation

Lorsque je me suis imaginé essayer la méditation pour la première fois, ça ressemblait à un ermite en haillons assis en tailleur face aux collines de la campagne chinoise en apnée transcendantale pendant des jours sans boire ni manger. Autant dire que ça ne m’a pas encouragé !
Je dois être assis en tailleur
Nul besoin d’être assis jambes croisées, en tailleur, en lotus ou que sais-je, pour méditer. Sans l’habitude d’une telle position, la douleur et l’inconfort prennent vite le dessus sur la concentration, quelle que soit l’activité choisie.
Il est possible de méditer dans n’importe quelle position qui soit confortable : assis bien droit sur une chaise ou un canapé, à la maison, au bureau, en voiture ou en avion, allongé sur un lit, sur le sol ou sur une planche de surf, ou même debout, en faisant la queue à la caisse du magasin ou en marchant dans la rue.
Je dois m’installer dans un silence absolu
L’environnement idéal pour la méditation dépend de chaque personne. Certains me disent qu’ils leur faut une pièce silencieuse sans aucune interaction visuelle ou sonore, d’autres qu’ils méditent chaque matin assis dans le métro, et d’autres qu’ils s’aident d’une atmosphère de bruits de la nature, d’un guide de méditation audio ou de la flamme d’une bougie.
Personnellement j’utilise une musique douce (Aroshanti par exemple) lorsque j’ai du mal à me concentrer, que ce soit chez moi ou dans un taxi.
La méditation demande beaucoup de temps
De la même façon que nous nous préparons à nous glisser dans nos draps le soir, nous pouvons établir un rituel pour nous glisser avec délectation dans chaque nouvelle journée : se lever dans le calme matinal, passer aux toilettes, boire un grand verre d’eau, méditer pendant 5, 12 ou 20 minutes selon le temps disponible.
Si c’est trop, il est possible d’utiliser le temps passer dans les transports. Plutôt que de vérifier sans arrêt l’écran d’un smartphone, on peut fermer les yeux et respirer en conscience, en observant le flot de pensées puis en se concentrant à nouveau sur l’inspiration et l’expiration.
Si c’est encore trop, voici l’exercice de méditation le plus simple et rapide à exécuter que je connaisse (je viens de le chronométrer en 45 secondes) :
Placez la main droite à plat sur votre coeur, la main gauche sur votre ventre, fermez les yeux.
Prenez 3 grandes respirations abdominales (en laissant le ventre se gonfler) en visualisant que l’air entre par votre coeur et ressort par le nez, doucement et librement.
Essayez pendant cette courte période de ne vous concentrer que sur la respiration et les battements du coeur.
C’est tout : vous venez d’effectuer une méditation très efficace pour booster votre humeur et votre concentration !
Notez le bien-être, le calme, la chaleur et le temps que vous venez de vous accorder.
Notez aussi l’éventuelle tentation que vous avez eu de vouloir prolonger ce simple exercice.
Je dois trouver un guru
Même s’il est toujours intéressant de bénéficier de l’expérience des autres, aujourd’hui je vous propose de commencer à vous faire votre propre expérience, comme si vous aviez la possibilité, là, maintenant, de goûter à un nouveau plaisir de la vie pendant quelques minutes, juste pour vous, en toute intimité.
Tout comme en dégustant un nouveau plat, je me fie à mes sens et à mon instinct pour me guider.
Faites de même ici : utilisez votre instinct et vos sens pour vous guider dans la recherche et la perception de votre bien-être.
Je dois rester seul
La méditation n’est pas forcément un exercice qui se pratique seul : j’ai participé à des méditations en groupe qui m’ont beaucoup appris.
Chaque élément présent dans mon environnement de méditation influe sur ce qui peut en rejaillir. La présence des autres est donc un facteur intéressant pour moi.
Enfin, lorsqu’il s’agit d’expérimenter une nouvelle pratique, je trouve souvent plus aisé et instructif d’apprendre et de partager avec des personnes qui ont la même intention. Mais au fait, qui a dit que la méditation devait se faire assis seul en apnée transcendantale pendant des jours sans boire ni manger face aux collines de la campagne chinoise ?
Je dois faire le vide
Le vide (i.e. ne penser à rien) est un des nombreux objectifs accessibles par la méditation.
Cependant, comme je vais l’expliquer plus loin, ce n’est pas le vide de l’esprit que nous recherchons ici mais l’observation et la prise de contrôle. Cela me semble un but plus intéressant et plus facile à atteindre dans un premier temps.

Débuter simplement

Internet regorge d’articles et de techniques sur la méditation : il en existe bien des types avec des difficultés variables.
Mon but ici est de commencer simplement : libre à vous ensuite de choisir la voie qui vous semble correspondre le mieux à vos besoins.
Étape 1 : choisissez un lieu et un moment de la journée (ou plusieurs)
J’ai remarqué qu’il m’était plus facile de pratiquer la méditation lorsque je m’étais choisi un lieu et un moment réservés à cette activité chaque jour.
Une fois ce lieu et ce moment choisis, il ne reste plus qu’à suivre le planning chaque jour (établi pour vous comme pour votre entourage).
Étape 2 : choisissez une durée
Je vous propose les durées suivantes selon votre disponibilité : 5, 12 ou 20 minutes.
Utilisez un chronomètre (il y en a un dans votre téléphone qui est déjà réglé en mode avion) qui sonnera harmonieusement à la fin de cette durée.
Cet outil me permet de ne pas avoir à me soucier du temps imparti à cette activité même si, avec la pratique, j’ai acquis la notion du temps qui a passé.
Étape 3 : installez-vous confortablement
L’idéal est de n’avoir aucun inconfort dans votre position et de pouvoir relaxer les membres du corps.
Faites en sorte d’avoir le dos soutenu droit, de manière à avoir la tête en équilibre sur la colonne vertébrale sans effort.
Étape 4 : respirez (*)
Après avoir réglé votre sonnerie, fermez les yeux et respirez aussi calmement et naturellement que possible, sans forcer sur la durée de l’inspiration ou de l’expiration.
Sentez, écoutez, profitez de cette respiration. Elle représente la vie qui est en vous.
Étape 5 : observez
De même que vous sentez votre respiration, sentez et écoutez les battements de votre coeur.
Si vous n’y parvenez pas, posez une main sur votre coeur. Prenez contact avec lui.
Consciemment ou non, vous faites cette méditation pour votre bien-être : sentez comme votre coeur bat pour vous. Il représente votre amour pour vous-même.
Pendant les quelques minutes de cette méditation, vous allez avoir l’opportunité de vous observer.
Observez les réactions de votre corps apportées par la relaxation : muscles détendus, mouvements de l’appareil digestif…
Continuez de vous concentrer sur votre respiration.
Assez rapidement des pensées vous viennent à l’esprit. Quelles qu’elles soient, observez-les.
Observez le fait que ces pensées-là se sont présentées précisément à ce moment-là.
Ne vous jugez pas pour cela. Ne vous blâmez pas pour cela.
Et même si votre réflexe est de vous juger ou de vous blâmer : observez le fait que vous avez ce réflexe d’auto-critique.
Puis retournez à votre respiration.
Votre intelligence connait mille ruses pour vous déconcentrer alors que la méditation vous porte sur le chemin de la découverte personnelle.
Observez, puis retournez à votre respiration.
Dernière étape : ouvrez les yeux
Lorsque votre alarme indique la fin de la séance, gardez les yeux fermés.
Prenez quelques secondes pour vous remercier de ce temps accordé à vous-même et à votre bien-être.
Si vous le pouvez, imaginez que vous vous prenez dans les bras pour un hug chaleureux, un remerciement du fond du coeur le temps d’une respiration.
Il est temps de reprendre le cours des activités de la journée.
Ouvrez les yeux.

Félicitations !

(*) note à propos de l’étape 4 : respirez
Dans le cas d’une méditation solitaire, il peut m’être difficile de me concentrer uniquement sur ma respiration.
J’utilise alors un mantra (une formule simple) que je répète en pensée à chaque inspiration et chaque expiration et que je choisis selon l’inspiration du moment ou la problématique à laquelle je cherche une réponse : amour, pardon, bonheur, etc.
Une autre technique (apprise en conférence avec Deepak Chopra) consiste à partir de notre nom. En anglais ça donne « I am John Smith ». Après quelques respirations la formulation devient « I am John », puis après encore quelques respirations « I am » qui se transforme en un son « A-ham ». Je la trouve intéressante car elle permet de commencer par un procédé intellectuel centré sur soi qui, peu à peu, laisse la place à une concentration plus « universelle ».
Encore une fois, à vous de tester ce qui vous profite le mieux.
Note générale sur la pratique
J’ai intentionnellement tourné les différents éléments de cette technique vers le soin accordé à soi-même au cours de la méditation.
Si vous en ressentez le besoin, dirigez votre pratique de la méditation vers le rapport aux autres et au reste de l’univers.
La seule chose qui me semble importante : faites-le chaque jour, avec harmonie, patience et amour 🙂
Crédits photo : suc


Ce texte a été retenu pour un carnaval d’articles autour du thème « Comment la spiritualité influe sur notre connaissance de soi ? »
Cet événements « à la croisée des blogs » est lancé par le site developpementpersonnel.org et organisé par Tatiana du site tatianaecoto.com.
L’article de lancement se trouve ici : Comment la spiritualité influe sur notre connaissance de soi
Bonne lecture ! 🙂