Rechercher dans ce blog

vendredi 14 octobre 2016

Accelerated Mobile Pages (AMP) : une première année prometteuse

On peut déplacer des montagnes lorsque de nombreuses personnes unissent leurs forces pour une cause commune. Dans le cas du projet open source Accelerated Mobile Pages, né de conversations avec les éditeurs européens via la Digital News Initiative, il s'agit ni plus ni moins d'améliorer le web mobile au profit de tous. Dans un monde où circulent quelque 7 milliards de petits écrans, le défi est de taille : or, nous célébrons la première année d’existence d’AMP avec des avancées plus que prometteuses.

Dès le premier jour, la vitesse a été la priorité numéro 1 du projet AMP. Les sites qui mettent du temps à charger sont clairement l'un des aspects les plus frustrants du web mobile. Selon des recherches menées récemment par Google, 53 % des mobinautes quittent les sites qui mettent plus de trois secondes à se charger : le pire des scénario pour les utilisateurs comme pour les entreprises, les éditeurs, les sites internet et le web mobile dans son ensemble.

Pour les éditeurs, qui ont été les premiers à plébisciter AMP, les avantages d’un contenu à chargement rapide sont évidents. Cette étude de cas montre que, grâce à l’implémentation de l’AMP sur le site du Washington Post, le nombre de mobinautes revenant sur le site dans un délai de 7 jours a augmenté de 23%.

Dans le cadre de cette même étude, l’une des plus grandes plates-formes de publicité natives d’Europe, plista, a réalisé des tests A/B avec des éditeurs, notamment n-tv.de, faz.net, abendzeitung.de et golem.de, afin de mesurer l’impact de l’AMP sur la vitesse et la rentabilité des widgets. Le taux de clic moyen des éditeurs a progressé de 220 % grâce à la mise en place de l’AMP, l’un d’entre eux affichant même un bond de 600 %.

Depuis l'origine, le projet AMP n'a cessé de prendre de l’ampleur. Les différentes versions du code open source se sont succédées à un rythme inédit et le nombre d’acteurs adoptant le format AMP a grossi à vue d’œil. De Pinterest à Reddit en passant par Bing et Ebay, l’AMP poursuit sa success story.

Chez Google, nous contribuons aussi pleinement au développement de l’AMP. En février, nous avons lancé AMP dans la section « Actualités » des résultats de recherche de Google, offrant ainsi un accès rapide et fiable aux actualités. En août, nous avons proposé un aperçu des pages AMP dans l’ensemble des résultats de recherche sur mobile. Enfin, ce mois-ci, nous avons le plaisir d’offrir cette nouvelle expérience plus rapide aux mobinautes européens.
Désormais, quand vous effectuerez une recherche sur votre téléphone portable, vous verrez un sigle indiquant qu’il s’agit d’une page AMP. Cela ne changera pas les résultats de la recherche, mais vous saurez ainsi quels sites disposent de pages à chargement rapide.



Désormais, les pages AMP se chargent, en moyenne, en moins d’une seconde à partir d’une recherche Google. En plus de vous faire gagner du temps, AMP est moins gourmand en données. En effet, les pages AMP utilisent en moyenne 10 fois moins de données que les pages équivalentes réalisées sans AMP.
Aujourd’hui, il existe plus de 600 millions de documents AMP créés par des sites dans le monde entier (232 localités et 104 langues). Il s’agit de sites portant sur les sujets les plus variés : actualités, vente en ligne, voyages, recettes de cuisine, culture générale et loisirs. Cela représente déjà un nombre très important de pages à chargement rapide !
Si l’initiative open source est en plein essor, c’est grâce à une solide communauté qui apporte sa contribution dans les groupes de travail, ou dans les pages Github via des suggestions, du feedback et des spécifications.

La première année d’existence du projet AMP est un succès, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Ce calendrier vous permettra de bien suivre l’évolution et de devancer les prochaines sorties. Nous avons hâte de vous retrouver dans un an pour faire le bilan des nouvelles avancées qui contribueront à améliorer l’expérience du web pour tout le monde.

Pour en savoir plus sur AMP, rendez-vous sur ampproject.org.
Pour en savoir plus sur la Digital News Initiative, rendez-vous sur digitalnewsinitiative.com.

Posté par David Besbris, VP Google Search, AMP Project Lead at Google
 

À la naissance de Google, le nombre d’internautes s’élevait à environ 300 millions. La grande majorité d’entre eux utilisait des ordinateurs de bureau, et les réponses à leurs recherches se limitaient à des liens affichés en bleu. Aujourd’hui, 3 milliards d’internautes recherchent des informations partout et à tout moment, où qu’ils soient et sur toutes sortes d’appareils. C’est pourquoi nous en faisons toujours plus pour les aider à trouver les réponses dont ils ont besoin.

De l’ère de la mobilité à l’ère de l’intelligence artificielle

Au vu de l’évolution actuelle des technologies, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle laissent entrevoir des possibilités qui relevaient encore de la science-fiction il y a quelques années. La puissance et l’intelligence des logiciels prennent le pas sur le matériel. Au cours des 10 dernières années, nous nous sommes efforcés de créer un monde axé sur le mobile, transformant les téléphones en télécommandes de nos vies. La prochaine décennie sera celle de l’intelligence artificielle. Elle donnera naissance à un monde dans lequel l’informatique sera accessible à tous et où l’interaction avec tous les supports se fera de façon bien plus naturelle, intuitive et intelligente, quel que soit le lieu.

L’Assistant Google s’inscrit directement dans cette démarche. Déjà disponible avec notre nouvelle application de messagerie Google Allo (actuellement disponible en anglais uniquement), il permet maintenant d’interagir avec Google comme avec n’importe quel autre interlocuteur, et peut vous accompagner tout au long de la journée. Et ce n’est que le début. Si nous intégrons l’Assistant Google et d’autres logiciels exceptionnels aux appareils que vous utilisez chaque jour, c’est pour mieux vous aider dans vos tâches quotidiennes, quel que soit le lieu ou le contexte.


Le meilleur de Google

Aujourd’hui, nous avons annoncé le lancement d’une nouvelle gamme d’appareils [madeby.google]. Notre objectif : mettre le meilleur de Google à votre portée à tout moment, quoi que vous fassiez et où que vous soyez. Le Pixel est le premier téléphone qui intègre l’Assistant Google. Avec Google Home, notre haut-parleur qui réagit à la voix et utilise la technologie de l’Assistant Google, il vous suffit de dire “Ok Google” pour obtenir des réponses et de l’aide dans toute votre maison. Avec Chromecast Ultra et Google WiFi, votre maison est plus connectée que jamais. Et avec Daydream View, notre casque et contrôleur, vous allez pouvoir explorer de nouveaux mondes en réalité virtuelle depuis votre téléphone. Aussi différents qu’ils soient, tous ces produits répondent au même objectif : vous offrir le meilleur de Google.

Quel que soit l’appareil que vous utilisez, la qualité du matériel met en relief l’excellence de la technologie. Alors que cette gamme d’appareils que vous utilisez chaque jour ne cesse de s’agrandir, des avancées remarquables sont faites dans le domaine des logiciels grâce aux investissements consentis dans la recherche, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle. Ces progrès ont à leur tour un impact positif sur des spécialités telles que la traduction, la reconnaissance vocale, la reconnaissance d’image et le traitement du langage naturel. C’est l’association de tous ces éléments qui permet à l’Assistant Google de vous aider au quotidien en vous fournissant les informations dont vous avez besoin au bon moment, où vous vous soyez.

Bien évidemment, nous savons que nous ne pouvons pas y arriver seuls, et nous n’oublions pas nos partenaires. En parlant avec votre assistant, vous bénéficiez aussi d’une meilleure interaction avec des développeurs, des éditeurs et des entreprises de toute sorte.

Même si l’aventure ne fait que commencer, les progrès réalisés dans les domaines de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle sont déjà impressionnants. Et je suis certain que dans les 10 années à venir, nous saurons faire profiter nos utilisateurs de ces avancées extraordinaires.

Posté par Sundar Pichai, CEO, Google

jeudi 13 octobre 2016

Ils complotent tous sur notre dos.

https://twitter.com/ajenglish/status/78671817857958297

Ils complotent tous sur notre dos.

https://twitter.com/ajenglish/status/78671817857958297

Ils complotent tous sur notre dos.

https://twitter.com/ajenglish/status/78671817857958297

Amadou Elimane Kane : «L’école coloniale nous a réduits à néant»

Amadou Elimane Kane, auteur prolifique, éclectique et transgenre, publie un nouveau récit, aux éditions Lettres de Renaissances, intitulé Moi, Ali Yoro Diop La pleine lune initiatique, qui raconte l’histoire d’un combattant contre la colonisation pour rétablir la liberté et la justice. Pour mieux comprendre cette œuvre, nous avons rencontré l’écrivain-poète.
Après Un océan perlé d’espoir, Les fondements historiques du panafricanisme expliqués à la jeunesse et Enseigner apprendre à apprendre par la poésie, l’oralité et la citoyenneté, vous poursuivez votre travail de valorisation de la culture africaine en publiant un nouveau titre pour cette année 2016. Qu’est-ce que vous racontez dans votre nouveau livre ?
C’est une histoire qui m’a profondément marqué et dont j’entendais parler depuis longtemps dans mon environnement familial et culturel. Et je voulais en savoir plus sur l’histoire d’Ali Yoro Diop, un homme qui, au début du XXème siècle, a résisté à la présence française en réclamant la justice des droits humains. Comme ce sont des questions qui me mobilisent depuis longtemps, je me suis senti concerné et j’ai eu envie de relater cette histoire, au moyen d’une trame romanesque. Je précise que ce livre est le premier  tome d’une trilogie qui s’inscrit dans une démarche de déconstruction, en vue d’un véritable paradigme intellectuel africain. L’histoire d’Ali Yoro Diop est basée sur des faits réels, issus d’archives écrites et orales dont je me suis servi pour bâtir l’intrigue. Je me suis vite rendu compte qu’Ali Yoro Diop n’était pas celui qu’on a voulu nous faire croire, un illuminé qui aurait perdu l’esprit. Il connaissait l’histoire africaine, ses origines et ses empires, et il s’est opposé à l’envahissement des colonisateurs, car il avait une conscience aigüe de la lutte contre l’injustice. Il a résisté tout simplement à la présence française, au péril de sa vie, car l’impérialisme occidental était en train de broyer notre dignité et notre histoire collective. 
On voit en effet que votre œuvre contribue à parler de l’Afrique d’une autre manière. Comment décidez-vous d’écrire sur un sujet comme celui-ci ? 
Si j’ai choisi d’exhumer le récit d’Ali Yoro Diop, c’est parce que je pense qu’il est grand temps de rétablir certaines vérités historiques et de déconstruire le schéma colonial, et notamment à travers nos récits. Partout sur le continent, il a existé des hommes pour dire non mais on les a enterrés et ils sont retombés dans l’anonymat le plus désolant. Ali Yoro Diop n’a même pas de sépulture au Fouta Toro. Cela prouve bien dans quel carcan on a voulu nous enfermer, pour ne pas honorer la mémoire de ceux qui voulaient sauver notre identité. Je veux juste rappeler que l’Afrique a connu plusieurs tragédies humaines et culturelles. Je ne le dis pas pour réactiver un processus de victimisation, nullement. Je le dis pour que l’on comprenne bien ce qui en résulte et comment aujourd’hui, et dans le futur, nous pouvons les dépasser. Il y a eu la traite, la déportation et l’esclavage qui ont décimé nos liens sociaux et nos forces humaines. Lors de la conférence de Berlin en 1884, les Occidentaux ont divisé notre continent d’un point de vue géographique, économique et social. Mais cela a été bien plus loin encore ; le partage absurde des terres africaines et l’anéantissement de leurs structures sociales, pour créer les frontières artificielles que nous connaissons encore, ont déséquilibré l’ensemble de nos modes de vie, de notre histoire, de notre mémoire et de notre patrimoine. La colonisation des territoires a aussi eu un impact énorme sur notre psychisme car cela a détruit nos espaces physiques et nos espaces mentaux. L’école coloniale nous a réduits à néant par une volonté toujours plus féroce à nous dominer. 
Vous voulez dire que nos sociétés n’ont pas d’existence propre ?
Au contraire, elles ont une existence bien  réelle et possède une identité profonde mais celles-ci ont été décimées mentalement, comme je l’ai dit précédemment. Car depuis 600 ans, qu’est-ce qu’on nous propose de raconter de l’histoire africaine ? Celle-ci débuterait à la fin du XIXème siècle grâce aux forces civilisatrices occidentales. Ce qui est bien entendu une tromperie, voire un massacre culturel et intellectuel. C’est pourquoi je pense qu’il faut en finir avec toute cette imagerie qui est malheureusement encore transmise, et qui consiste à dire que l’Afrique serait née de l’Occident. Encore en 2007, Nicolas Sarkozy, président de la France, avec force et nihilisme, affirme que l’Afrique n’est jamais entrée dans l’histoire ! C’est tout le contraire, notre histoire est profondément ancienne, elle constitue même le point de départ de l’humanité. Nous ne devons plus fonctionner par mimétisme occidental car c’est une erreur grave. Je n’ai rien contre ces pays mais nous devons impérativement faire l’état des lieux de notre patrimoine culturel pour rétablir tout ce que l’on nous a subtilisés. Pour cela, il s’agit d’écrire nos propres récits, avec à l’esprit notre narration collective. 
Qu’est-ce que vous entendez par narration collective ? 
Comme je l’ai dit, notre patrimoine a été nié. Il s’agit pour nous de réécrire notre propre espace culturel avec nos récits, nos mythes, nos croyances, nos langues. Nous devons reconstituer notre patrimoine historique, culturel et social dans ses vraies définitions et dans son identité remarquable. Je pense qu’il faut entériner la sauvegarde de notre monde, pour vivre la consécration de notre histoire qui ne peut plus être celle d’une autre culture, la culture occidentale. Il s’agit pour nous d’écrire nos propres récits, formant une narration collective qui permette la réhabilitation définitive de notre patrimoine et de nos empreintes culturelles et sociales. De reformer cette narration collective permettra non seulement de partager notre histoire commune mais aussi de redessiner les perspectives du futur, de nos besoins, de nos stratégies, en matière d’éducation, de droit, de politique unitaire et de citoyenneté. Nous aurons alors un tracé ayant du sens pour répondre à nos véritables besoins sociaux, éducationnels et humains. 
Sur quelle base peut-on alors considérer le patrimoine africain ? 
La culture nègre est un héritage de l’Egypte pharaonique. Et nous le savons grâce notamment aux travaux de Cheikh Anta Diop et de Théophile Obenga. Par exemple, et contrairement aux idées reçues, les traces écrites les plus anciennes se trouvent en Egypte pharaonique. Les chercheurs datent à -4000 les premiers pictogrammes connus de la Vallée. Si l’on compare cela aux textes les plus anciens en Occident, ceux-là apparaissent seulement en -1400, ce qui confère un écart très important entre le système pharaonique et le milieu indo-européen. Ainsi la question de l’antériorité de l’écriture pharaonique semble résolue.  C’est donc intéressant de faire émerger les traces de la littérature, sous ses différentes formes au sein de la culture pharaonique et de sa préexistence au cœur de l’histoire de l’humanité. Cette influence originelle a contribué à la création du mythe occidental qui serait à l’origine de l’écriture. Or, si l’on s’attarde sur les écrits de l’Egypte pharaonique, on constate que les aspects religieux, philosophiques ou romanesques sont bien présents. Ce qui renforce l’hypothèse que l’Egypte pharaonique possédait les clés de la création littéraire. 
A travers ce que vous dites, on reconnait aussi vos déclarations et vos écrits autour de la renaissance africaine. Pouvez-vous nous rappeler ce que cela recouvre ? 
La renaissance africaine est une démarche qui propose un ensemble de valeurs en rupture avec les représentations afro-pessimistes. Cette démarche de rupture doit s’accompagner d’une unité africaine avec pour levier plusieurs articulations qui permettent d’œuvrer pour la renaissance : une unité culturelle avec la réappropriation du patrimoine historique ainsi que l’exercice des langues nationales ; mais aussi une unité économique et monétaire avec une réelle exploitation des richesses naturelles du continent et enfin une unité politique d’où doit émerger une véritable démocratie, la défense des droits humains fondamentaux et la lutte contre les corruptions. Mais cela doit s’accompagner d’une réelle prise de conscience, selon laquelle chaque africain doit recouvrer une image juste de soi avec l’estime et la confiance nécessaires à la réhabilitation de ses valeurs humaines, sociales, culturelles et artistiques. C’est pourquoi je crois aussi à la constitution des Etats-Unis d’Afrique car seule l’émergence d’un Etat fédéral est viable. Encore aujourd’hui, on est dans des stratégies d’évitement et l’Africain est son propre fossoyeur, un ennemi pour lui-même, en continuant de fonctionner sur des concepts iniques qui n’ont aucun sens. Les Occidentaux nous parlent de développement tout en continuant de tirer les ficelles financières et politiques. On ne va jamais se développer de cette manière, c’est un leurre. Certains hommes s’autoproclament penseurs du futur alors qu’ils ne sont que dans l’aliénation d’un académisme qui nous tire vers le bas et qui ne correspond pas à nos enjeux. 
Qu’est-ce que vous proposez pour remédier à cet immobilisme et engager le changement ? 
Je propose que la pensée soit partagée et que la réflexion soit ouverte sur nos paradigmes culturels et sociétaux. Souvent, les défenseurs du patrimoine africain, nous n’avons pas suffisamment la parole. Nous sommes interdits d’antenne, on torpille notre travail, avec ce sentiment encore trop présent de ne pas exister. N’oublions pas que Cheikh Anta Diop est mort avec le titre «d’assistant», sans reconnaissance et combattu jusqu’au bout. Son livre Nations nègres et cultures a été refusé partout et ceux qui ont reçu des titres n’ont rien produit. Trop souvent, on nous refuse l’antenne médiatique et l’expression dans l’espace public. On est confronté à des comportements d’évitement. En somme, nous ne devons rien attendre des hommes fantoches mais nous battre pour une reconnaissance légitime. Vous savez, en France, j’ai fait tout un travail de recherche en pédagogie autour de la poésie et de l’oralité. Il y a vingt-cinq ans, j’étais marginalisé, voire ridiculisé. Mais désormais, on reconnait mon travail au sein de l’institution de l’éducation nationale car on a compris que ce travail des fondamentaux de la langue, de la culture et de l’identité contribue à l’émergence des savoirs et des apprentissages. Au Sénégal, on ne parle pas de cette avancée et on nous évite. Mais nul n’est prophète chez soi ! 
C’est pour cela que vous avez créé en 2012, l’Institut culturel panafricain et de recherche qui se situe à Yenne ? Racontez-nous comment vous avez imaginé ce lieu de culture ? 
Oui, je voulais un espace de liberté où il soit possible de défendre notre idéal panafricain tout en demeurant dans l’ouverture culturelle, pédagogique et artistique. Et que nous soyons nos propres créateurs d’une structure qui parle de nous, de notre histoire, de nos arts, de notre diversité culturelle, sans enfermement. Nous avons aussi fondé une maison d’édition pour exister par nous-mêmes, sans qu’on nous oblige à penser sur le modèle occidental. Très souvent, la littérature africaine qui est publiée est tournée vers le commercial, ou le divertissement. Mais nous avons aussi une littérature qui engage notre propre récit et qui doit exister comme source de résistance. N’attendons rien de l’Occident ou des hommes à sa solde. Continuons à porter nos valeurs, nos cultures, nos arts, nos langues pour porter un regard sur nous et sur l’humanité, restons debout pour contrecarrer le refus de nous donner la parole. Cette parole, nous devons la prendre sans peur et sans honte. 
Pour citer vos propres mots, vous parlez de «décolonisation intellectuelle». Pouvez-vous nous en dire plus ? 
Oui, la décolonisation n’est pas seulement géographique ou politique. Elle doit s’accompagner d’une libération culturelle, philosophique et linguistique. Car on sait qu’une civilisation doit être maîtresse de son histoire, de ses valeurs, de sa conception sociale pour pouvoir assurer son devenir et son rapport au monde. Je pense que, nous Africains, nous devons mener ce processus de décolonisation mentale jusqu’au bout. Car nos sociétés sont encore trop conceptualisées autour des modèles des puissances occidentales qui ont, dans un souci de domination permanente, bouleversé tous nos schémas culturels, historiques, philosophiques, spirituels pour nous laisser exsangues et en rupture avec notre héritage ancestral. La pensée, la spiritualité et la résonnance culturelle de l’Afrique doivent reprendre leurs droits pour pouvoir contenir une influence occidentale encore trop paralysante pour  notre épanouissement. 
Comment ?
Je pense que la question linguistique est très certainement l’axe par lequel nous pouvons recouvrer notre mode de pensée. Nos éducations, nos travaux d’écriture, de recherche, d’oralisation sont dominés par les langues étrangères. Ce qui nous place dans ce que l’on peut nommer «l’esclavage linguistique». On sait combien une langue est médiatrice d’une culture, synonyme d’une vision philosophique et combien le mental intervient dans l’exercice d’une langue. C’est pourquoi nous de­vons valoriser nos langues africaines, nous devons travailler pour qu’elles soient de nouveau un mode de transmission, au sein de l’école notamment, pour refaçonner nos empreintes culturelles qui demeurent profondément attachées à la conception spirituelle de la cosmogonie africaine. Ainsi, nous avons tout un travail de reconnaissance à faire pour pouvoir affirmer notre totale liberté culturelle en utilisant nos langues originelles au cœur des sociétés. Nous devons créer nos propres outils linguistiques pour lire, dire, écrire dans nos langues nationales. Offi­cialisons une langue commune qui soit africaine pour l’avenir de notre patrimoine historique. Cette libération linguistique permettra de conduire une véritable renaissance culturelle et identitaire africaine qui sera la réponse à une volonté unitaire et panafricaine.

Auteur: Gilles Arsène TCHEDJI - Lequotidien

Aliou Sall démissionne!!!

Dakaractu a obtenu de source digne de foi l’information qui, à coup sûr, ne va pas laisser indifférent les acteurs du paysage politique : Aliou Sall, le frère du Président de la République, et maire de Guédiawaye, a démissionné de son poste d’Administrateur de la société Petro-Tim Sénégal. Un acte qu’il a posé aujourd’hui, alors qu’il est présentement dans la capitale française. 
Parallèlement, dakaractu a appris de la même source que suite à cette démission Timis Group qui semble tenir à sa collaboration avec Aliou Sall, a proposé à ce dernier un autre poste sans nul doute plus important : Directeur Marketing Afrique de la société mère, Timis Group. Une offre acceptée par le frère du Président Macky Sall non sans une conditionnalité acceptée par la multinationale de Franck Timis : opérer partout sur le continent, à l’exception du Sénégal. 
Pour finir, notre interlocuteur, qui souligne que Aliou Sall n’avait plus entrepris d’activités touchant à l’hydrocarbure au Sénégal depuis janvier 2015, informe que dans les prochains jours, Timis Group va nommer un autre Administrateur à la tête de sa filiale sénégalaise.


source:Dakaractu

Du Gaz au Sénégal : 7e rang mondial

content_image

Gaz au Senegal

Le Sénégal possède un trésor : son gaz. Selon les informations de RFI, les dernières analyses des gisements découverts placeraient le pays au septième rang mondial. Il faudra entre cinq et sept ans pour exploiter ces richesses qui provoquent depuis une semaine des remous dans la sphère politique, avec notamment de vives critiques de l’opposition. Mais pour les autorités, les priorités sont désormais de trouver un acteur capable d’exploiter ce gaz.
Pour le Sénégal, c’est un véritable jackpot. Il y a six mois, les entreprises qui explorent les champs gaziers faisaient état de découvertes de niveau mondial. C’est désormais confirmé : selon différents spécialistes du secteur, les « réserves prouvées de gaz » placeraient le Sénégal au septième rang mondial. Un classement qui pourrait d’ailleurs s’améliorer car l’exploration - 500 millions de dollars ont été injectés - n’est pas terminée.
Et dans le même temps, la seconde phase est lancée. Actuellement, les négociations sont en cours avec les multinationales du secteur. Et celles capables de lancer l’exploitation et la production du gaz se comptent sur les doigts d’une main. A en croire les estimations des spécialistes, il faudra mettre sur la table près de dix milliards de dollars. Les querelles politiques actuelles, les accusations de l’opposition, pourraient d’ailleurs refroidir certains investisseurs.
Au sommet de l’Etat, ces négociations sont bien évidemment suivies de près par le président Macky Sall. Les autorités viennent de créer le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz.
Cinq à sept ans seront nécessaires pour que l’exploitation du gaz soit effective, pour que l’argent rentre dans les caisses de l’Etat. Avec ces découvertes exceptionnelles de gaz, la volonté de Macky Sall d’inscrire dans la Constitution – l’article 25 -, « le droit imprescriptible des populations sur les ressources naturelles » prend désormais tout son sens.

Auteur: RFI